Pourquoi un traducteur payé 0,05 €/mot coûte en réalité une fortune

face-cachée-iceberg-traductions-low cost

Vous pensiez avoir déniché la bonne affaire de l’année pour faire rayonner votre marque avec des traductions low cost ? Désolé de vous l’annoncer, mais vous allez vite déchanter. En effet, payer un traducteur 0, 05 €/mot (voire moins !) revient presque à se saboter soi-même ! 😉 

Aujoud’hui, découvrons les tenants et les aboutissants de cette pratique pour le moins… osée…

Le véritable coût caché derrière les traductions low cost

Je ne suis pas le seul à être convaincu que réduire son budget traduction est une mauvaise idée, puisqu’une étude de 2011 menée par Common Sense Advisory a révélé que les entreprises du classement Fortune 500 qui ont augmenté leur budget de traduction étaient 1,5 fois plus susceptibles de constater une augmentation de leur chiffre d’affaires total par rapport à leurs homologues optant pour des traductions à bas prix.

Un prix au rabais, pour une qualité au rabais

Et pour cause. Saviez-vous que si un traducteur était payé 0,05 €/mot, il devrait environ traduire 4 000 mots par jour pour atteindre un SMIC (salaire minimum), si l’on prend bien sûr en compte les charges sociales, taxes et impôts qui s’appliquent en France ou en Belgique. On parle ici de traduire 500 mots par heure. Je vous invite à essayer, c’est plutôt difficile.

Le saviez-vous

La charge de travail moyenne d’un traducteur professionnel est comprise entre 2 000 et 3000 mots par jour.

Quoi de mieux qu’un exemple concret pour illustrer ces propos ? Lancée en 1993 par le California Milk Processor Board, la campagne publicitaire américaine « Got Milk? » est devenue emblématique. Cependant, lors de sa traduction en espagnol, le slogan a été maladroitement rendu par « ¿Estás lactando? », ce qui se traduit littéralement par « Êtes-vous en train d’allaiter ? » ou « Lactez-vous ? », entraînant confusion et amusement parmi le public hispanophone.

L’entreprise a, par conséquent, fait une refonte complète de sa campagne publicitaire pour adapter le message au marché mexicain, ce qui a engendré des coûts supplémentaires.

Temps perdu en révisions

Est-ce que vous aimez faire deux, voire trois fois le travail demandé ? Tout comme moi-même, je ne pense pas. Rassurez-vous, les statistiques sont de notre côté :

trad-professionnelle-vs-low-cost

On estime qu’il faut environ 50 % de temps en plus à corriger une traduction low cost qu’une traduction professionnelle de qualité. Outre le temps perdu, c’est votre portefeuille qui en va en prendre un coup, puisqu’une révision professionnelle coûte en moyenne 0,03 € à 0,06 € le mot, soit presque autant que la traduction « bon marché » initiale.

Risque pour votre image

C’est probablement le point qui peut se révéler le plus coûteux. Une étude de 2019 de Google révèle que 72 % des consommateurs sont plus enclins à acheter un produit si les informations sont disponibles dans leur langue maternelle. Mais attention : 82 % d’entre eux déclarent qu’une mauvaise traduction affecte négativement leur perception de la marque.

Si l’on prend en compte : 

  • Le coût des révisions (souvent inévitables).
  • Le temps perdu en interne.
  • L’impact sur la réputation.
  • Les opportunités commerciales manquées.

Une traduction à 0,05 € le mot peut facilement coûter 3 à 5 fois plus cher qu’une traduction professionnelle à 0,10-0,20 € le mot. Je ne sais pas vous, mais pour moi, le calcul est vite fait. 😉

Vous en avez marre de passer du temps à réviser vos traductions ou de mettre en péril votre image de marque ? Cantactez-moi ! 👇

Les dangers d’une traduction au rabais

Vous souhaitez continuer votre projet de traduction à faible coût malgré ce que vous venez de lire ? C’est votre choix, mais laissez-moi vous éclairer à propos des risques du low cost

Erreurs de sens critiques

Puisqu’un exemple concret vaut mieux que de longs paragraphes, prenons l’exemple de Pepsi, que tout le monde connaît. En 1960, Pepsi décide de s’attaquer au marché chinois. Son slogan de l’époque était « Come Alive with Pepsi » (Que je traduirais en effectuant une transcréation par « Buvez la vie à pleines dents ». Vous l’avez, c’est une référence à l’expression « croquez la vie à pleines dents » 😉). Cependant, le message est devenu « Pepsi ramène vos ancêtres d’entre les morts ».

Inutile de vous préciser que la traduction s’est attirée moqueries et confusion, en particulier dans la culture chinoise, dans laquelle le respect des ancêtres est absolument prépondérant.

Mauvaise adaptation culturelle

Vous pensiez que traduire s’arrêtait à rendre des mots d’une langue dans une autre langue ? Eh bien, c’est raté. L’adaptation culturelle brise les limites d’une simple traduction pour embrasser les nuances des cultures régnant dans notre monde. Et c’est justement cela qui rend un bon traducteur si essentiel.

Par exemple, saviez-vous que le blanc, symbole de la pureté en Occident, évoque le deuil dans plusieurs pays asiatiques ? Un traducteur chevronné connaissant la culture cible aurait directement signalé cette problématique.

Fort heureusement, les grosses boîtes commencent à le comprendre, puisque McDonald’s, en plus de changer les mots utilisés dans les menus, adapte leur approche marketing en fonction du pays et de la culture. Ne soyez donc pas étonné de retrouver beaucoup d’options véganes en Inde et très peu de références au bœuf (sacré dans ce pays) par respect de la culture locale.

Non-respect de votre ton de marque

Il est soit chaleureux, décontracté, innovant ou encore audacieux et vous avez passé des années à l’utiliser pour construire une identité unique. Il s’agit bien entendu du ton de votre boîte/image de marque. Et pourtant, tout peut s’effondrer en quelques mots maladroits…

En général, mes clients veulent un ton qui : 

  • crée un lien émotionnel.
  • les distingue de la concurrence.
  • inspire confiance et fidélité.

En bref, tout ce que les traducteurs à prix plancher ne font pas. La solution ? Travailler avec des professionnels de la traduction qui comprennent l’importance de transposer votre marque dans la culture cible.

Le calcul qui fait mal : combien vous coûte réellement une mauvaise traduction ?

Coûts de correction

Ah, vous pensiez vous en tirer à bon compte et sans frais de relecture ? Pas de chance, car dans 99 % des cas, vous n’y échapperez pas. Parlons chiffres, parlons bien et effectuons un calcul simple qui démontrera l’absurdité des traductions low cost. Disons que notre document de départ s’élève à 5 000 mots :

cout-reel-trad-low-cost
  • Traduction initiale à 0,05 € / mot = 250 €
  • Relecture par un professionnel à 0,03 € / mot = 150 €
  • Corrections nécessaires (environ 30% du texte) à 0,08 € / mot = 120 €
  • Temps interne de coordination (en général le travail d’un project manager) : minimum 4 heures à 35 € / heure = 140 €

Permettez-moi de prendre ma calculette… le total réel est de 660 €, soit 0,13 € par mot, pour une qualité qui restera sans doute bancale. Car oui, traduire de la bonne manière directement est bien plus élégant que de mettre des pansements un peu partout dans le document.

Une traduction professionnelle à 0,10 € / mot (qui est un prix correct pour une traduction vers le français) aurait coûté 500 € pour un résultat irréprochable du premier coup. 😉

Perte de clients potentiels

Vos ventes ne décollent pas ? Pas étonnant, si vous avez revu au rabais le budget traduction. L’impact qu’ont les mots sur les ventes est souvent sous-estimé. 

Une autre étude menée par Lexcelera révèle que 70 % à 87 % des visiteurs internationaux préfèrent acheter des produits dont les informations sont disponibles dans leur langue maternelle.

En d’autres mots : un contenu adapté et traduit d’une main de maître rassure vos clients, inspire la confiance et les amène à acheter plus fréquemment.

Impact sur votre référencement

Ah le référencement naturel (ou « SEO » dans sa version anglaise)… Si vous ne savez pas de quoi il s’agit, laissez-moi vous expliquer. Il est ici question de la place qu’occupera votre site internet ou votre webshop dans Google. Inutile de vous dire que plus vous êtes bien classé dans Google, plus votre chiffre d’affaires décolle. Cependant, une mauvaise traduction influence directement votre SEO : 

  1. Effet sur le taux de rebond :
  • Un taux de rebond élevé signale à Google une mauvaise qualité de contenu
  • Les pages mal traduites voient leur taux de rebond augmenter de 40 à 60%
  1. Pénalités liées au contenu dupliqué :
  • Les traductions mot-à-mot sont souvent considérées comme du contenu dupliqué
  • Résultat : perte de positions dans les SERP, parfois jusqu’à 8-10 places
  1. Impact sur l’expérience utilisateur :
  • Les nouveaux critères Core Web Vitals de Google prennent en compte l’expérience utilisateur
  • Une mauvaise traduction = mauvaise expérience = moins bonne position dans les SERP

Besoin d’optimiser votre contenu pour le SEO ? Laissez-moi vous aider ! 👇

Comment choisir un traducteur professionnel sans se ruiner ?

Critères de sélection

Vous devriez désormais avoir compris l’importance d’un traducteur professionnel qualifié. Reste encore à savoir comment choisir le bon… Pour ce faire, il est préférable de se baser sur certains critères de sélection : 

  1. Spécialisation sectorielle
  • Privilégiez un traducteur spécialisé dans votre domaine.
  • Demandez des exemples de traductions similaires.
  • Vérifiez sa connaissance du vocabulaire technique de votre secteur.
  1. Formation et accréditations
  • Diplôme en traduction ou équivalent (la profession de traducteur n’est pas réglementée, ce qui signifie que n’importe qui peut s’établir comme traducteur. La possession d’un diplôme, généralement universitaire, est par conséquent primordiale).
  • Membre d’associations professionnelles reconnues.
  • Formation continue (les langues et les secteurs évoluent).
  1. Processus de travail
  • Utilisation d’outils de TAO (Traduction Assistée par Ordinateur).
  • Système de contrôle qualité clair.
  • Disponibilité pour des échanges sur le projet.

Pro-tip : demandez un test de traduction de 250-300 mots. Un traducteur professionnel acceptera généralement de le faire gratuitement ou pour un tarif modique (30-50€).

Budget réaliste

Établissons une grille tarifaire réaliste des prix d’un traducteur professionnel de langue française pour l’année en cours :

Fourchette de prix standard par mot :

  • Traduction générale : 0,08 € – 0,15 €
  • Traduction technique : 0,11 € – 0,20 €
  • Transcréation marketing : 0,15 € – 0,35 € (même si le tarif horaire est souvent appliqué pour les transcréations marketing).
  • Travail de relecture : 0,03 € – 0,06 €
  • Tarif horaire : de 40 € à 80 € de l’heure

Pour optimiser votre budget :

  1. Priorisation des contenus
  • Pages principales du site : budget optimal
  • Contenus marketing : transcréation
  • Documents techniques : traduction spécialisée
  • Contenus secondaires : budget plus serré
  1. Économies intelligentes
  • Remises sur volume (souvent 10-15 % au-delà de 10 000 mots)
  • Mémoires de traduction pour les contenus répétitifs
  • Commandes groupées plutôt que traductions au compte-goutte

Besoin d’un traducteur professionnel, transparent et dans les prix du marché ? Collaborons ensemble ! 👇

Retour sur investissement

Il est judicieux de votre part de considérer la traduction professionnelle comme un investissement et non comme une dépense quelconque. La traduction doit s’intégrer dans votre stratégie marketing et de développement.

Un bon traducteur vous rapportera environ 20 % de ROI et cela peut monter jusqu’à plus de 50 % pour les meilleurs. Alors la prochaine fois qu’on vous proposera une traduction à 0,05€ le mot, rappelez-vous qu’en matière de traduction comme ailleurs, le low cost finit toujours par vous coûter une fortune – la seule question est de savoir quand la facture arrivera.

Vous avez aimez cet article ? Alors partagez-le ! 👇

Retour en haut