Pourquoi Google traduction ou DeepL ne sont pas suffisants pour vos traductions… mais font mieux que 77 % des traducteurs

Google-traduction-mieux-que-traducteurs

Google traduction ou DeepL vont vous remplacer ! Ceux qui vous disent cela n’ont pas totalement tort… Enfin, cela s’applique dans le cas où vous vous situez dans la tranche « moyenne » des traducteurs et que vous ne pouvez pas proposer de valeur ajoutée à vos clients.

Pas de panique cependant, il est toujours possible de faire mieux qu’un outil de traduction automatique.

Traduction automatique : une évolution aussi exponentielle qu’inquiètante

C’est sans contexte le narratif le plus présent dans le monde de la traduction depuis ces quinze dernières années : la traduction automatique et l’intelligence artificielle. Attardons-nous quelques instants sur ce phénomène.

La traduction automatique commence dès les années 1950 avec des systèmes plutôt rudimentaires, basés sur des dictionnaires bilingues. L’anecdote la plus célèbre reste celle de la traduction soviétique de l’expression anglaise « the spirit is willing but the flesh is weak » (l’esprit est disposé mais la chair est faible) qui fut traduite en russe puis retraduite en anglais par « the vodka is good but the meat is rotten » (la vodka est bonne mais la viande est pourrie). Cette histoire, bien que probablement apocryphe, illustre parfaitement les limites de la traduction mot à mot, mais aussi l’importance cruciale du contexte en traduction.

C’est dans les années 2000 que Google translate fera son apparition et mettra en lumière l’approche statistique. Je vous explique le principe : analyser des millions de documents déjà traduits pour repérer des patterns de traduction. Ne vous réjouissez pas trop vite, car la qualité de l’époque reste toujours médiocre. En effet, une étude de 2011 a révélé que les erreurs de traduction des pronoms pouvaient atteindre 60 % selon la paire de langues et le corpus analysé.

Il faudra attendre 2016 pour avoir enfin quelque chose de correct, avec l’avènement des systèmes neuronaux. Google introduit cette technologie, qui permet désormais de prendre en compte le contexte global d’une traduction plutôt que le mot à mot. Résultat ? Une qualité accrue de près de 60 % selon les métriques BLEU (Bilingual Evaluation Understudy), principal indicateur de qualité en traduction automatique.

En 2017, Deepl entre dans la danse. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une entrée fracassante. Deepl brise tous les records et une étude comparative de 2023 indique que Deepl produit jusqu’à 59 % d’erreurs en moins que Google Translate.

Les dernières innovations, comme GPT-4 et PaLM, montrent des capacités de traduction encore plus impressionnantes, avec une compréhension quasi-humaine des nuances linguistiques dans certains contextes.

Aujourd’hui, les systèmes de traduction automatique peuvent :

  • Détecter le registre de langue et l’adapter à la situation.
  • Comprendre les références culturelles (dans une certaine mesure).
  • Maintenir la cohérence terminologique sur l’ensemble d’un document.
  • S’adapter au domaine spécialisé (juridique, médical, technique).

Les prévisions pour 2025-2030 suggèrent que la traduction automatique pourrait atteindre la parité avec les traducteurs humains pour 95% des cas d’usage courants. Cependant, les 5 % restants, nécessitant une compréhension culturelle profonde ou une créativité particulière, resteront probablement le domaine réservé des traducteurs humains.

Cette évolution spectaculaire cache toutefois une réalité plus nuancée : si les machines traduisent désormais remarquablement bien, elles ne « comprennent » pas véritablement le texte comme le ferait un humain. Elles excellent dans la reconnaissance de patterns et la reproduction de structures linguistiques, mais la véritable compréhension du contexte culturel et émotionnel leur échappe encore largement.

Vos textes ont besoin de transmettre des émotions pour toucher vos clients ? C’est par ici 👇

Les forces indéniables de Google Translate et DeepL

Une vitesse de traitement rapide comme l’éclair

Google Translate traite en moyenne 100 milliards de mots par jour, c’est comme si on traduisait l’équivalent de l’intégralité des œuvres de Shakespeare toutes les 0,1 secondes. Pour mettre cette performance en perspective, un traducteur humain professionnel traduit en moyenne 2 000 à 3 000 mots par jour.Le résultat est sans appel : ce qu’un traducteur accomplit en une journée, ces outils le réalisent en une fraction de seconde.

Une cohérence terminologique soutenue

C’est un terme que vous avez probablement entendu tout au long de vos études : être cohérent, c’est primordial. Et c’est précisément ce que font Google Trad et Deepl. Si un traducteur humain peut traduire, par inattention ou fatigue, un mot de plusieurs manières au fil des pages, ce n’est pas le cas pour la traduction automatique, qui maintient une cohérence absolue.

Une capacité de traitement qui fait rêver

Un roman de taille moyenne toutes les secondes. C’est ce que peut traiter Deepl, soit environ un million de caractères. Google Trad, quant à lui, gère plus de traductions en une heure que l’ensemble des traducteurs professionnels de l’Union européenne en une année. Il y a de quoi avoir le vertige.

Une disponibilité 24/7

La disponibilité 24/7 de ces services représente un avantage considérable. Google Translate affiche un taux de disponibilité de 99,9 %, ce qui signifie une interruption de service de moins de 9 heures par an. Cette disponibilité quasi permanente se révèle cruciale dans notre monde globalisé, où les fuseaux horaires constituent souvent un défi majeur.

Le multilinguisme extensif

langues-supportées

Deepl et Google Translate permettent de prendre en charge un nombre impressionnant de paires linguistiques : 133 pour Google et 29 pour Deepl (qui ajoute progressivement des paires de langues, mais se concentre principalement sur la qualité du texte traduit).

À titre de comparaison :

  • L’ONU ne travaille qu’avec 6 langues officielles.
  • L’Union européenne utilise 24 langues officielles.
  • Un traducteur professionnel maîtrise rarement plus de 3 à 4 langues de travail.

Et le futur laisse rêveur. Dans les prochaines années, il est prévu d’ajouter 1 000 langues supplémentaires, incluant des dialectes régionaux ou minoritaires. C’est une initiative positive pour le multilinguisme, car cette expansion pourrait jouer un rôle crucial pour préserver les langues menacées.

Un rapport coût-efficacité d’enfer

Les entreprises peuvent bénéficier de Deepl Pro pour seulement 20 € par mois. Difficile de faire mieux, voire impossible lorsqu’on sait qu’un traducteur professionnel facture en moyenne 0,08 à 0,15 € du mot. Cependant, ne dit-on pas que lorsque c’est gratuit (ou presque 😉), c’est vous le produit ? En effet, en utilisant ces outils, vous entraînez leurs algorithmes, qui pourront être revendus pour des sommes conséquentes par la suite. Enfin, soyons clairs : RIEN ne remplace un bon traducteur, qui peut avoir un impact considérable sur votre chiffre d’affaires ou votre image de marque.

Traduction automatique : un eldorado… avec des limitations critiques

Incompréhension des subtilités culturelles

Les traducteurs professionnels le savent : lorsqu’ils utilisent la traduction automatique, c’est souvent la croix et la bannière pour faire comprendre les références culturelles à Google Trad ou Deepl. Une étude menée par l’Université de Cambridge en 2022 a révélé que plus de 60 % des expressions idiomatiques traduites automatiquement perdent leur signification culturelle d’origine.

Besoin d’un traducteur qui comprend les spécificités culturelles ? Contactez-moi ! 👇

L’exemple le plus frappant reste peut-être la traduction des formules de politesse japonaises, où les différents niveaux de respect (keigo) sont pratiquement impossibles à rendre correctement de manière automatique. Les systèmes actuels ne parviennent à traduire correctement que 30 % des nuances de politesse japonaises, selon une étude de l’Université de Tokyo.

Des difficultés avec l’humour et les jeux de mots

Même si les chiffres précédemment cités vous ont donné le vertige, il n’y a pas de quoi faire concurrence au traducteur humain dans le domaine de l’humour et des jeux de mots, puisque les outils automatiques ne parviennent à garder l’effet comique que dans 15 % des cas.

L’exemple classique du jeu de mots français « Les carottes sont cuites » (signifiant que tout est perdu) traduit littéralement perd complètement son sens métaphorique.

Un manque de contexte métier spécifique

Une précision terminologique est cruciale lorsqu’il s’agit de domaines professionnels spécialisés. Prenons par exemple le domaine médical : des chercheurs ont révélé que 45 % des traductions automatiques étaient imprécises, voire dangereuses ! Un exemple : en anglais, « condition » signifie souvent « maladie » ou « pathologie », mais la traduction automatique peut le rendre par « condition » en français, qui a un sens très différent.

Des erreurs de registre de langue

Les registres de langues restent problématiques pour les outils de traduction automatique. Ils produisent généralement un registre trop familier ou trop formel, ce qui peut amener votre texte final à manquer l’audience cible. Cela peut se révéler critique si vous avez une image de marque à tenir ou si votre marketing est principalement axé sur la communication. 😉

Des contresens lourds de conséquences

Bien que faire des boulettes soit la spécialité des humains, la traduction automatique n’est pas épargnée… En effet, en 2009, la banque HSBC a dû faire face à erreur de traduction pour le moins coûteuse concernant sa campagne « Assume Nothing » (Ne présumez de rien). Cette phrase a été mal traduite dans de nombreuses langues par « Ne faites rien ». Pour réparer son image ternie, HSBC a dû investir 10 millions de dollars dans une nouvelle campagne.

Mais alors, pourquoi ces outils surpassent de nombreux traducteurs ?

Bien que cela puissent déplaire à certains, Google Trad ou Deepl sont plus performants qu’un traducteur moyen dans la plupart des cas. Cette réalité, bien que contre-intuitive, s’explique par des faits aussi évidents qu’irréfutables.

Une constance de la qualité

Contrairement aux systèmes de traduction automatiques, le traducteur humain a des difficultés à maintenir un niveau de qualité constant lorsque le facteur durée ou volume de travail entre en jeu. 

Le saviez-vous ?

La qualité du travail fourni par un humain chute en moyenne de 30 % après 4 heures de travail intensif.

taux-erreurs-fatigue

Une absence de fatigue

La fatigue cognitive affecte significativement les performances des traducteurs humains.

  • Un traducteur professionnel produit en moyenne 2 500 mots par jour.
  • La qualité optimale est maintenue sur environ 4-6 heures de travail effectif.
  • Le taux d’erreur augmente de 25% après 6 heures de travail.

En revanche, les systèmes automatiques peuvent :

  • Traduire des millions de mots par seconde.
  • Maintenir une cohérence parfaite sur l’ensemble du texte.
  • Fonctionner 24/7 sans dégradation de performance.
  • Garantir le même niveau de précision à n’importe quel moment.

Une mise à jour permanente des connaissances

Ce n’est pas un secret : la traduction automatique bénéficie d’une mise à jour constante de leurs connaissances. Elle tire profit d’une intégration quotidienne de plus de 50 millions de nouvelles traductions validées, des variations linguistiques émergentes ou encore des néologismes et évolutions de langage.

Quant au traducteur humain, il devra environ consacrer 200 heures de formation par an pour rester au sommet de son art. Ceci-dit, les traducteurs compétents sont capables de battre l’intelligence artificielle et les outils de traduction automatiques à plate couture. 😉

Une exploitation de vastes corpus d’apprentissage

La botte secrète des systèmes automatiques réside dans leur capacité à exploiter des corpus de données gigantesques :

  • DeepL s’entraîne sur plus de 1 milliard de traductions authentifiées.
  • Google Translate analyse plus de 100 milliards de mots par jour.
  • Les systèmes actuels peuvent instantanément consulter :
    • Des millions de documents techniques.
    • Des centaines de millions de pages web traduites.
    • Des dizaines de millions de brevets multilingues.

Pour vous dire à quel point c’est phénoménal, un traducteur professionnel traite environ 10 millions de mots sur l’ensemble de sa carrière professionnelle, c’est-à-dire moins qu’un système automatique en quelques minutes… Mais vous le savez comme moi : la quantité ne fait pas la qualité. 😉

Un aspect négligé : la neutralité émotionnelle

Les ordinateurs offrent un avantage inattendu (dans des cas spécifiques) : leur neutralité émotionnelle. Un traducteur peut être influencé par :

  • Son état d’esprit du moment.
  • Ses préférences personnelles.
  • Ses biais culturels.
  • Sa fatigue ou son stress.

Les systèmes automatiques restent, pour la plupart du temps, neutres et constants dans leur approche. Et je dis que ce n’est pas toujours le cas, car les algorithmes de ces outils automatiques sont créés par… des humains ! Des êtres d’émotions donc. 😉

Comment utiliser intelligemment la traduction automatique ?

Une optimisation des processus de traduction est primordiale tant pour le traducteur, que pour votre client, puisque cela fluidifie le processus, permet de réduire les coûts ou encore de gagner du temps. Je vous donne quelques bonnes pratiques.

La pré-édition des textes : préparer le terrain

Trados affirme qu’une pré-édition bien menée permet de réduire les erreurs de 60 %. Voici quelques conseils :

  1. Simplification syntaxique :
  • Éviter les phrases de plus de 25 mots.
  • Éliminer les doubles négations.
  • Privilégier la voix active.
  • Exemple : « Il n’est pas impossible que nous ne puissions pas le faire » devient  « Nous pourrons probablement le faire ».
  1. Normalisation terminologique :
  • Utiliser systématiquement les mêmes termes pour les mêmes concepts.
  • Créer un glossaire préalable (réduit les incohérences de 80%).
  • Standardiser les acronymes et abréviations.

La post-édition nécessaire : l’art du raffinement

Pour vous simplifier la vie, je vous ai concocté un tableau comparatif illustrant les différents niveaux de post-édition.

comparatif-post-édition

Le choix des types de contenus adaptés

L’efficacité de la traduction automatique varie considérablement selon le type de contenu. En effet, certains domaines sont considérés comme « très adaptés », avec un taux de réussite pouvant dépasser les 90 %, alors que d’autre type de contenus sont « très peu adaptés », avec un taux de réussite bien en dessous des 50 %.

Taux-de-réussite-trad-auto

Par « contenus très adaptés », j’entends :

  • La documentation technique.
  • Les manuels d’utilisation.
  • Les communications internes.
  • Les contenus e-commerce basiques.

Par « contenus moyennement adaptés », j’entends :

  • Supports de formation.
  • Articles de blog informatifs.
  • Facture ou devis standards.
  • Documents RH basiques.

Par « contenus peu adaptés », j’entends :

À quel moment faire appel à un traducteur professionnel ?

Lorsqu’il est question de sécurité, de votre image de marque (je vous mets au défi de faire votre campagne marketing uniquement avec des traductions automatiques 😉) ou de la santé des personnes, un traducteur humain professionnel et compétent est requis.

Vous cherchez un traducteur professionnel pour donner vie à votre projet ? Je suis là pour vous aider ! Contactez moi via le bouton ci-dessous 👇

Outre son expertise, il pourra vous apporter une touche émotionnelle subtile qu’aucun logiciel ne peut produire. Et croyez-moi, lorsque vous êtes habitués à travailler avec les outils de traduction automatique, vous reconnaissez directement les patterns de ces derniers, ce qui ne vous différencie pas (voire vous rend moins présentable) que vos concurrents.😉

Les documents juridiques ou médicaux

Dans ces deux domaines, les enjeux sont considérables. Confier l’intégralité de vos traductions à un ordinateur pour traduire des ordonnances ou un contrat important relève presque de la faute professionnelle. Ne prenez pas ce risque et faites appel à un traducteur compétent et fiable.

Les contenus marketing sensibles : l’art de la persuasion culturelle

Je traduis moi-même du contenu marketing pour de grosses boîtes telles que Meta, Adidas ou encore Kraken. Laissez-moi vous dire qu’ils ont très vite compris l’intérêt de laisser la partie traduction à des traducteurs talentueux. En plus de produire un rendement sur investissement des plus sympathiques (on parle d’un ROI de 20 % allant jusqu’à 50 % pour les meilleures traductions), le traducteur vous assure sérénité et protection de votre image de marque.

Un exemple frappant est celui de l’entreprise KFC, avec son slogan « Finger Lickin’ Good » ayant voulu s’installer en Chine. Mais leur slogan a été traduit par « Mangez-vous les doigts ». Au bout du compte, c’est bien KFC qui s’en est mordu les doigts…

Enfin, les traducteurs marketing spécialisés obtiennent un taux de conversion 45 % supérieur aux traductions automatiques

Les textes créatifs : la dimension humaine irremplaçable

Poésie, littérature, slogans publicitaires… et j’en passe. Autant de domaines dans lesquels l’IA (même en 2025) ou la traduction automatique sont à la traine. Il est fortement recommandé de faire appel à un humain pour ce type de mission, car la créativité reste un domaine réservé à l’humain.

La localisation complexe : au-delà de la simple traduction

La localisation nécessite une compréhension approfondie des marchés locaux. En effet, trois-quart des consommateurs préfèrent acheter des produits présentés dans leur langue maternelle et les sites web localisés par des professionnels ont un taux de rebond 35 % inférieur à ceux qui ne le sont pas.

Pourquoi l’humain reste irremplaçable ?

Vous l’aurez compris, ma conclusion est sans appel : l’humain reste irremplaçable. Même si l’automatisation reste alléchante pour beaucoup de raisons, elle reste encore trop limitée et ne convient que pour des cas d’usages spécifiques.

Voici ce qui me pousse à dire que la traduction humaine a encore de beaux jours devant elle :

  1. L’intelligence émotionnelle
  • Compréhension des nuances culturelles.
  • Adaptation du ton et du style.
  • Sensibilité aux tabous locaux.
  1. La responsabilité professionnelle
  • Certification des traductions officielles.
  • Assurance professionnelle.
  • Confidentialité garantie.
  1. La créativité adaptative
  • Réinvention des jeux de mots.
  • Adaptation des références culturelles.
  • Préservation de l’impact émotionnel.
  1. L’expertise contextuelle
  • Connaissance approfondie des domaines spécialisés.
  • Maîtrise des terminologies spécifiques.
  • Compréhension des enjeux sectoriels.

Vous avez aimez cet article ? Alors partagez-le ! 👇

Retour en haut